Plusieurs domaines peuvent être liés à la thématique "musique et santé" : la musicothérapie, l'orthophonie, la neuropsychologie, la recherche scientifique...et bien d'autres !

 


LA MUSICOTHERAPIE

Qu'est ce que la musicothérapie ?

« La musicothérapie est une démarche de soin qui utilise la musique et le sonore pour maintenir, améliorer ou participer à rétablir la santé psychique, physique d’une personne. Elle s’inscrit dans le champ des thérapies de soutien, de rééducation dont le support est non-verbal. » (définition de la fédération canadienne de musicothérapie)

En musicothérapie, c'est la personne qui est au centre, l'acteur principal, le sujet de sa thérapie.

L'utilisation de la musique est un moyen pour elle, et dans la relation thérapeutique qu'elle établit avec le thérapeute, de s'ouvrir à une plus grande expressivité, de développer ses potentialités créatrices, cognitives, d'analyser au travers de ses liens intimes avec la musique son propre rapport à elle-même, au corps, aux affects, au langage, aux autres.

Pourquoi la musique ?

Tout d’abord, la musique à la capacité d’activer tout le cerveau. Toutes les fonctions cérébrales sont mises en mouvement lors d’une écoute musicale et/ou le jeu instrumental.

En effet, compte tenu de son effet sur le système nerveux central, la musique aide à se détendre et implique les systèmes :

  • de la récompense, de la motivation et du plaisir (systèmes de la dopamine et des opioïdes)
  • du stress et de l'activation (systèmes du cortisol et autres qui améliorent les capacités cognitives (attention, mémoire), psychomotrices (agilité, coordination, mobilité) et socio-affectives).

La musique est un vecteur d’émotion à part entière.

L’avantage de la médiation par la musique et qu’elle ne soumet pas la personne à des situations artificielles de tests, avec le risque de la mettre en échec.

Deux types d'ateliers en musicothérapie

Elle peut se pratiquer en groupe, en individuel et/ou avec les binômes accompagnants/accompagnés.

  • Musicothérapie active : elle facilite l'expression de soi. Elle privilégie des techniques d'intervention comme le chant, l'improvisation instrumentale ou gestuelle, la composition de chanson et l'exécution de mouvements rythmiques au son de la musique.

Elle ne nécessite aucune compétence musicale.

  • Musicothérapie réceptive : elle repose sur l'écoute musicale qui peut stimuler l'énergie créative et aider à accroître la concentration et la mémoire. Elle peut provoquer le déclenchement d'une émotion positive ou négative qui est propre à l'individu. La musique provoque des réactions émotionnelles qui sont propres à la personnalité de l'individu, à ses désirs et à ses besoins.

Les objectifs généraux sont les suivants

  • Se sensibiliser aux différents domaines musicaux
  • Développer les capacités d'expression du sujet
  • Renforcer l'estime de soi
  • Mobiliser l’imaginaire et la créativité
  • Mobiliser les capacités cognitives
  • Renforcer les postures psychomotrices
  • Mettre en lien le Projet de Vie Individualisé et les objectifs de l’atelier de Médiation par la Musique

La musicothérapie ne nécessite aucune compétence musicale, elle se pratique seule ou en groupe, le résultat attendu n’est pas basé sur l’esthétique, mais sur l’expression de la créativité des personnes.

 


L'ORTHOPHONIE

Qu'est ce que l'orthophonie ?*

L’orthophonie est une profession de santé relevant de la famille des métiers de soins.

Elle consiste à prévenir, à évaluer et à traiter les difficultés ou troubles :
– du langage oral et écrit et de la communication,
– des fonctions oro-myo-faciales,
– des autres activités cognitives dont celles liés à la phonation, à la parole, au langage oral et écrit, à la cognition mathématique.


Elle consiste également à :
– à maintenir les fonctions de communication et de l’oralité dans les pathologies dégénératives et neuroévolutives,
– et à dispenser l’apprentissage d’autres formes de communication non verbale permettant de compléter ou de suppléer les fonctions verbales.

 

L’orthophonie s’attache aux dimensions plurielles du concept de langage, comme moyen d’expression, d’interaction et d’accès à la symbolisation dans toutes ses dimensions, notamment :
– dimensions linguistiques
– dimensions cognitives dépendantes des fonctions mnésiques, des fonctions exécutives, du raisonnement, des ressources attentionnelles et des cognitions sociales,
– dimensions psycho-affectives : le langage comme organisateur de la pensée et du psychisme,
– dimensions sociales : le langage comme vecteur de la socialisation et repère d’identité culturelle.

L’orthophonie s’intéresse également à toutes les altérations de la sphère oro-faciale sur les plans moteur, sensitif et physiologique.

* définition basée sur le référentiel d’activités du Certificat de Capacité en Orthophonie, publié au Bulletin Officiel N°32 du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du 5 septembre 2013

Quels sont les liens entre langage et musique** ?

Musique et langage partagent de nombreuses caractéristiques. Régis par un ensemble de règles permettant d’aboutir à un ensemble cohérent (Peretz, 2003), ils sollicitent également la perception du son. Enfin, d’un point de vue plus structurel, les séquences sonores issues de la musique et du langage sont toutes deux des chaînes de sons rythmées pouvant être segmentées en unités plus petites (Bigand & Tillmann, 2020).

Pour autant, le traitement musical diffère du traitement langagier. En effet, la littérature rapporte l’existence de patients aphasiques sans trouble musical mais aussi de patients amusiques sans trouble langagier. Ainsi, dès le XIXème siècle, le médecin français Jean-Baptiste Bouillaud a par exemple décrit le cas d’un patient ayant un « grand embarras de la parole avec conservation des autres fonctions intellectuelles » alors qu’il était capable de composer un morceau de musique. Ces éléments suggèrent donc l’existence d’activations cérébrales indépendantes entre musique et langage.

Cette question de l’indépendance entre les réseaux neuronaux activés par la musique et par le langage, a souvent été débattue dans la littérature scientifique. Aujourd’hui, les techniques de neuroimagerie permettent d’objectiver les activations cérébrales provoquées par la musique et le langage (Groussard et al., 2010). Ainsi, on sait désormais que des ressources neuronales communes sont sollicitées (Figure 1) mais la musique activerait un réseau cérébral plus vaste que celui du langage (Groussard, Mauger & Platel, 2013). De plus, la pratique musicale permettrait à la fois de modifier l’activité cérébrale et de provoquer un épaississement du cortex tout en densifiant les fibres de connexion (Platel, 2014). La musique pourrait ainsi être un média privilégié pour la prise en charge des maladies neurologiques du fait de l’activation et de la neuroplasticité qu’elle engendre (Bonnot, 2014). 

 

**Lien vers les références citées.

 

 

Figure 1